10 faits insolites sur Genève !

Un article réalisé grâce au soutien de la CHD Clinique Hygiène Dentaire

1) Pourquoi il y a deux grandes pierres dans le lac ?

Même si en vérité ce sont deux rochers, leur nom est bien “les pierres du Niton”. Enfin, pour être vraiment précis, le plus éloigné porte bien le nom de “pierre de Niton”, alors que le plus haut s’appelle “pierre Dyolin”. Faisant depuis toujours partie du paysage genevois, ils proviendraient du massif du Mont-Blanc et se seraient déposés il y a environ 19 000 ans. Si leur arrivée est assez hasardeuse, leur utilisation, elle, est d’une importance fédérale !

En effet, au XIXème siècle, la plaque graduée posée sur la pierre de Niton a permis de fixer le niveau du lac et d’estimer le nivellement de la Suisse. D’ailleurs, cette référence, déterminée à 373,6 mètres au-dessus du niveau de la mer, porte fièrement le nom du “repère Pierre du Niton”, alors que les pierres du Niton sont depuis 2012 classées comme géotope d’importance nationale.

Où les trouver? Dans le lac, mieux visibles depuis quai Gustave-Ador

2) Est-ce qu’il faut obligatoirement aller à Copenhague pour voir la Petite Sirène ?

La réponse est non, puisque Genève a sa propre statue de la petite sirène, délicatement posée sur un rocher du lac à quelques mètres de la plage. Et il y a bien plus de liens entre les deux créatures en bronze qu’il n’y paraît ! Si Hans Christian Andersen avait passé quelques étés en Suisse, il aurait, semble-t-il, puisé l’inspiration pour son célèbre conte en regardant justement le lac Léman. La sculptrice d’origine suédoise, Natascha De Senger, quant à elle, aurait directement pensé à cette œuvre littéraire danoise en voyant un rocher dépasser du lac Léman. Finalement, c’est justement dessus qu’elle va installer la nymphe du Léman en 1966. Depuis, la petite Sirène genevoise, elle, tourne le dos aux visiteurs curieux, plongeant son regard sur l’écume du lac. 

Où la trouver? Dans le lac, en face de la plage de la Nymphe à Collonge-Bellerive

3) Pourquoi la créature de Frankenstein connaît-elle si bien Genève ?

Avant de parler de Genève, il faut démystifier l’abus de langage : Frankenstein est le nom du médecin, qui a créé le monstre. Ce dernier, quant à lui, s’appelle juste monstre ou créature. Et les deux sont nés de la plume de la jeune Mary Shelley, venue passer l’été 1816 à Genève avec quelques amis, dont les écrivains Lord Byron, Percy Shelley et John William Polidori.

Si les jeunes gens profitent du cadre en faisant du bateau, se baladant et échangeant jusqu’au bout de la nuit, le mauvais temps qui s’abat sur Genève les confine dans la villa Diodati à Cologny. Alors que la discussion tourne autour du galvanisme et des fantômes, ils décident, chacun, d’écrire une histoire fantastique. “Frankenstein ou le Prométhée moderne” est ainsi rédigé, comportant quelques références à quelques lieux genevois.

D’ailleurs, le monstre commet son premier meurtre à la Plaine de Plainpalais. Il n’est donc pas étonnant que le collectif d’artistes genevois KLAT ait justement installé sa sculpture “Frankie a.k.a. The Creature of Doctor Frankenstein” aux abords du skatepark ! 

Où les trouver? La villa Diodati est à Cologny, tandis que la statue du monstre est à Plainpalais

4) Quel est le légume typique de Plainpalais ?

Quelques indices: c’est un invité phares des tables des fêtes de fin d’année genevoises, il est dégusté le plus souvent en gratin, il fait partie de la famille des artichauts et mesure autour d’un mètre et demi? Et oui, c’est le Cardon épineux argenté de Plainpalais !

Consommé depuis le XVIème siècle à Genève, il a été amené par les cultivateurs huguenots du Midi de la France. D’abord cultivé à Plainpalais, il est sorti de ses quartiers avec l’arrivée des nouveaux émigrés suite a à la révocation de l’Édit de Nantes en 1685. Progressivement, les maraîchers genevois ont sélectionné les meilleurs spécimens, faisant perdurer la tradition et le savoir-faire de sa culture. En effet, pour perdre son amertume, le cardon doit être blanchi, soit directement dans le champ recouvert d’un sac noir, soit en motte dans une cave. Ce n’est qu’après cette étape, que le légume est nettoyé et conditionné pour ne laisser que les côtes effilées.

Où le trouver? Le cardon est vendu frais en décembre ou en bocal toute l’année

5) Pourquoi il y a une statue de Titeuf dans la cour de l’école Jacques-Dalphin à Carouge ?

Si l’établissement n’a jamais été précisé dans les albums, il y a une ressemblance étonnante entre la cour où se déroulent les aventures de Titeuf, Nadia, Manu, Hugo et l’école carougeoise Jacques-Dalphin. Coïncidence ? Absolument pas !

Installé dans un petit atelier au 2ème étage du 12, rue du Collège, le jeune Philippe Chappuis, alias Zep, essaye de trouver une idée pour percer dans le monde de la BD. Si ses pensées vagabondent, il est ramené à la réalité par des bruits, qui émanent de l’école en face de ses fenêtres à chaque pause récré. D’abord dérangé, il est vite rattrapé par les souvenirs des marelles, des pains au chocolat et des devoirs sur table. Son héros à la mèche blonde phare est ainsi né. Et en 2019, Titeuf en bronze franchit une nouvelle fois le portail de son école, mais cette fois-ci pour y rester !

Où la trouver? La statue de 100 kilos et 140 centimètres de haut est installée dans la cour de l’école Jacques-Dalphin à Carouge.

6) Savez-vous que Genève a sa propre « machine à habiter » de Le Corbusier ?

Et oui, la cité de Calvin a également été marquée par l’héritage en modulo de cet architecte helvétique. Si la Maison Blanche à La Chaux-de-Fonds, la Villa « Le Lac » à Corseaux et le Pavillon Le Corbusier à Zürich sont régulièrement cités, c’est bien Genève qui compte son seul immeuble d’habitation en Suisse.

Construit dans les années 1930 par Le Corbusier et son cousin Pierre Jeanneret, l’immeuble Clarté compte deux blocs indépendants avec chacun 24 appartements. Avant-gardiste pour son époque, cette « machine à habiter » présente les différents concepts de l’architecture nouvelle, comme les pilotis, le toit-végétalisé ou encore les fenêtres en bandeau. Le Corbusier va d’ailleurs grandement exprimer ces postulats avec les cités radieuses dans les années 1950, tout en rajoutant un esprit ville avec les « rues », commerces et espaces communs.

Où le trouver? L’Immeuble Clarté est situé au 2/4, rue Saint-Laurent (l’immeuble est habité et non visitable à l’intérieur, sauf exceptions)

7) Pourquoi il y a la statue du roi des Burgondes dans une alcôve en Vieille-Ville ?

Avez-vous déjà remarqué une petite statue multicolore juste au niveau du premier étage d’un immeuble de la place Bourg-de-Four ? Œuvre du sculpteur Roger Ferrier, elle représente Gondebaud, le roi des Burgondes à partir des années 470, qui s’appuie sur son glaive.

Alors que la possession des terres ne cessait d’évoluer à cette époque, les Burgondes ont été déportés vers le lac Léman par les Romains pour construire un nouveau royaume. En réalité, les terres ont été divisées entre les deux frères rivaux: le roi Godegisèle à Genève et le roi Gondebaud à Lyon. L’entente n’était que de courte durée et Godegisèle est tué dans un conflit. Gondebaud devient donc le seul roi. Rapidement rejoint par son fils Sigismond (qui va d’ailleurs installer son trône à Carouge et laisser son nom à l’une des places), ils ont reconstruit Genève et notamment sa Cathédrale.

Où la trouver? Sur la façade de l’immeuble au 7, place du Bourg-de-Four, emplacement des traces d’une construction du roi Gondebaud

8) A quoi fait référence le nom du café La Clémence en Vieille-Ville?

A une cloche ! Mais pas n’importe laquelle : la plus grosse cloche de la cathédrale Saint-Pierre installée dans la tour nord. Et la Clémence pèse un peu plus de 6.2 tonnes! Elle a été offerte par un donateur, Guillaume de Lornay, en 1407, qui lui a donné le nom en hommage à l’antipape Clément VII.

Mais revenons au café genevois emblématique. C’est un certain Monsieur Remor (oui, oui, il y a bien un lien de famille avec le café Remor) qui décide de transformer le café des Ormeaux en un glacier tea-room et renomme l’établissement en référence au symbole résonnant de Genève. Ainsi, La Clémence est née en 1942.

Où la trouver? La Clémence : 20, place du Bourg-de-Four

9) Qui a bénéficié de l’inhumation hors des lieux ordinaires de sépulture ?

Si à Genève les inhumations doivent être uniquement faites dans les lieux de sépulture dédiés, quelques exceptions ont été données. Le tombeau le plus connu est sûrement le monument Brunswick, premier mausolée de la ville.

La décision de construire un tel tombeau était difficile à prendre, mais telle était la condition du duc Charles II de Brunswick pour léguer toute sa fortune à Genève. Son argent servira notamment à construire le Grand Théâtre, paver les rues et aménager le parc des Bastions. C’était également une question de testament pour Gustave Revilliod. Le Genevois a légué à la Ville le domaine de Varembé et le musée Ariana avec quelques conditions d’utilisation et d’entretien des lieux, tout en spécifiant vouloir être enterré dans la partie nord de son parc.

De l’autre côté du lac, le baron Kurd von Hardt repose dans le parc de la Fondation éponyme, à la suite d’une demande d’autorisation exceptionnelle. Et oui, le cimetière des Rois n’est pas le seul à accueillir les grands noms de la Cité !

Où les trouver? Le monument Brunswick est au Jardin des Alpes, sur le quai du Mont-Blanc, le tombeau de Gustave Revilliod est dans le parc de l’ONU et le baron Kurd von Hardt repose dans le parc de Fondation Hardt.

10) Connaissez-vous le concept d’une Genferei ?

Ou d’une genevoiserie, si l’on veut rester francophone ? Selon l’écrivain André Klopmann c’est un « mélange d’inconséquence et de désorganisation, aggravées par le soupçon récurrent d’arrogance; une certaine propension à la bourde, voire à la dépense inutile ». Autrement dit, c’est une situation absurde, mais avec des conséquences réputationnelles ou financières qui s’est produite à Genève. Et il y a même le « Prix Genferei », qui est décerné à la bourde la plus spectaculaire de l’année. Oubli d’envoyer un représentant du canton aux obsèques de Monseigneur Genoud, réorganisation des TPG, projet d’agrandissement du MAH, bref tout y passe ! D’ailleurs, savez-vous pourquoi la Genferei est récompensée par un prix en forme de feuille du marronnier ? 

Où le trouver? Dans les journaux, à la télé, lors de séances politiques…

Voilà de quoi briller lors d’une visite de la ville avec les amis ou un diner en famille… ou épater votre dentiste lors du prochain check up ! Et oui, cet article vous a été offert  grâce au soutien de la CHD Clinique Hygiène Dentaire, installée à six différentes adresses, dont trois à Genève. Pour en savoir plus sur la CHD, c’est par ici !

Rédaction: Eugenie Rousak

Crédit photo: Eugénie Rousak